La fête de l’Action de grâce est une célébration emblématique en Amérique du Nord, mais elle est souvent entourée de confusion, notamment en ce qui concerne son statut de jour férié. Au Canada et aux États-Unis, cette fête prend des formes distinctes, bien que leurs racines soient semblables. Dans cet article, nous explorerons la signification de cette fête, ses origines, et surtout la question essentielle : est-elle un jour férié ?

Les origines de l’Action de grâce
La fête de l’Action de grâce trouve ses origines dans des célébrations de récoltes qui remontent à plusieurs siècles. Pour les pères fondateurs et les colons de Nouvelle-Angleterre, c’était l’occasion de remercier Dieu pour la récolte abondante. En 1621, une célébration bien connue a eu lieu à Plymouth, où les colons anglais ont partagé un repas avec les Amérindiens Wampanoag. Cet événement est souvent cité comme le premier Thanksgiving, bien qu’il ne ressemble guère à ce que nous célébrons aujourd’hui.
Au Canada, la fête de l’Action de grâce a des origines légèrement différentes. Les premiers colons français ont célébré la récolte en 1578, mais ce n’est qu’au 19ème siècle que l’Action de grâce a été établie comme une fête nationale. En 1957, le Canada a officiellement désigné le deuxième lundi d’octobre comme jour férié pour célébrer cette fête.
Un jour férié au Canada
Au Canada, la fête de l’Action de grâce est bel et bien un jour férié. Elle est observée le deuxième lundi d’octobre. Cela signifie que la majorité des Canadiens bénéficient d’un jour de congé pour célébrer avec leur famille et leurs amis. C’est une période propice à la réflexion, à la gratitude, et bien sûr, à des repas copieux.
Les traditions canadiennes pour l’Action de grâce incluent souvent un grand repas, où la dinde est le plat principal, accompagnée de purée de pommes de terre, de sauce aux canneberges et de tarte à la citrouille. Les familles se rassemblent pour partager des histoires et exprimer leur gratitude pour les bonnes choses de la vie.
Il est également intéressant de noter que certaines provinces canadiennes, comme le Québec, ne reconnaissent pas l’Action de grâce comme un jour férié. Les Traditionnelles célébrations peuvent donc varier d’une région à l’autre.
Un jour férié aux États-Unis ?
En revanche, aux États-Unis, l’Action de grâce, célébrée le quatrième jeudi de novembre, est également un jour férié. Cependant, son statut peut prêter à confusion. Contrairement au Canada, où la majorité des gens ont un jour de congé, aux États-Unis, l’Action de grâce est un jour férié fédéral, mais cela ne garantit pas nécessairement un jour de congé pour tous les travailleurs.
La célébration américaine de l’Action de grâce a évolué pour devenir un moment de rassemblement familial, où les dîners sont souvent très élaborés. La dinde, encore une fois, est au cœur des festivités, mais on y retrouve également des plats comme le maïs, les haricots verts, et la fameuse tarte à la citrouille.
Un aspect unique de l’Action de grâce aux États-Unis est le jour suivant, le Black Friday, qui marque le début des achats de Noël. Ce contraste entre la gratitude et la frénésie des achats est souvent un sujet de débat. Pourquoi, après un jour de gratitude, se précipiter dans les magasins ? C’est une question à laquelle chacun répondra différemment.
Les traditions liées à l’Action de grâce
Les traditions entourant l’Action de grâce varient considérablement entre le Canada et les États-Unis. Cependant, il existe des éléments communs qui unissent les deux célébrations. Voici quelques-unes des traditions les plus courantes :
- Les repas en famille : Que ce soit au Canada ou aux États-Unis, la fête est synonyme de repas familiaux. Ces repas sont souvent l’occasion de se retrouver autour d’une table garnie de mets succulents.
- Les défilés : De nombreux États américains organisent des défilés, comme le célèbre défilé de Thanksgiving de Macy’s à New York, qui attire des millions de spectateurs.
- Le sport : Le football américain est traditionnellement associé à l’Action de grâce aux États-Unis. Les familles se rassemblent souvent pour regarder les matchs qui se déroulent ce jour-là.
- Le bénévolat : De nombreuses personnes profitent de cette période pour donner de leur temps aux œuvres caritatives, en servant des repas aux personnes dans le besoin.
Ces traditions renforcent le sentiment de communauté et de gratitude que l’Action de grâce incarne.
Les différences culturelles dans la célébration
Malgré les similitudes, il est essentiel de prendre en compte les différences culturelles dans la manière dont l’Action de grâce est célébrée. Par exemple, alors que les Canadiens la célèbrent à l’automne, les Américains le font à l’approche de l’hiver. Cette différence de saison influence également les plats traditionnels, les activités et l’ambiance générale de la fête.
Les célébrations canadiennes, plus centrées sur la nature, peuvent inclure des activités comme des randonnées ou des sorties en plein air, tandis qu’aux États-Unis, les gens se concentrent souvent sur les activités en intérieur, telles que regarder des jeux ou partager des moments en famille autour de la télévision.
Impact économique de l’Action de grâce
Il est également intéressant de se pencher sur l’impact économique de l’Action de grâce, surtout aux États-Unis. Le jour de l’Action de grâce et le Black Friday qui le suit sont des moments cruciaux pour le commerce de détail. En 2022, les ventes au détail pour le Black Friday ont atteint des sommets, avec des millions de consommateurs se précipitant dans les magasins.
Les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites, se préparent des mois à l’avance pour les soldes qui suivent l’Action de grâce. De nombreux commerçants proposent des promotions pour attirer les clients, ce qui peut être bénéfique, mais aussi mener à une surconsommation qui soulève des préoccupations éthiques.
Les opinions divergentes sur l’Action de grâce
Malgré son esprit de convivialité et de gratitude, l’Action de grâce n’est pas sans controverses. Beaucoup soulignent que cette fête marque également un moment de tristesse pour les peuples autochtones, qui voient en elle un rappel des conséquences de la colonisation et de la perte de leurs terres.
De plus en plus de voix s’élèvent pour redéfinir la manière dont l’Action de grâce est célébrée, en appelant à une reconnaissance des injustices passées et en encourageant une prise de conscience sur les droits des autochtones. Cela soulève des questions sur la manière dont nous pouvons célébrer une journée de gratitude tout en tenant compte des vérités historiques qui l’entourent.
Cette dualité soulève des réflexions : comment célébrer tout en étant conscient des réalités historiques ? Comment intégrer des voix diverses dans nos traditions ? Ce sont des questions essentielles à aborder, surtout à une époque où l’inclusivité et la reconnaissance des injustices sont de plus en plus mises en avant.